•  Le chemin va en montant vers le Plan de Fontmort, un haut lieu où se déroulèrent pas moins de trois combats au temps des Camisards. D'ailleurs, je passe près d'un obélisque qui fut solennellement dédié en 1887, à l'occasion du centenaire de l'édit de tolérance, par les pasteurs et la population  « à la paix religieuse et à la mémoire des martyrs ».
    Ces hautes pentes (elles culminent de 800 à 1000 mètres) étaient au XIXème siècle largement dénudées où paissaient les troupeaux de la transhumance estivale. A la fin du XIXème siècle, l'Etat entreprit de reboiser. C'est ainsi que le chemin Stevenson serpente dans cette forêt magnifique de résineux et de hêtres.
    Je franchis le col de la Pierre Plantée (891m) avant de redescendre à St Germain de Calberte (489m)
    St Germain est un chef lieu de canton très animé l'été : lieu qui a eu un triple rendez-vous avec l'histoire : au Moyen-Age avec les restes d'un village médiéval près du gardon (rivière), autour du château de Saint Pierre qui se restaure peu à peu depuis 1964. Magnifique!  Avec l'époque de la Réforme et des Camisards. Et au cours des années 1940, la région devint une terre de refuge : pour les communistes allemands et autrichiens chassés dans les années 1930, pour les maquisards français et aussi pour les juifs cachés en grand nombre. Quatre de ces héros tranquilles de la région ont reçu de l'Etat d'Israël la médaille des Justes.
    J'aperçois les « bancels » ou « faïsses », terrasses aménagées sur les pentes, autrefois toutes cultivées. L'exode rural du XIXème a frappé la région,  90% de la population est partie, vers les villes du Sud ou vers la capitale. Dans les années 1970, d'autres jeunes sont arrivés, parfois restés et redonnent vie à la région.

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  • Florac est la plus petite sous-préfecture de France (2076 habitants), au sud de la Lozère entre les Causses, les Cévennes et le Mont Lozère. Elle est calmement gardée sous les murailles des falaises qui la dominent et se mirent dans l'eau du Tarn.

    Je franchis le Tarnon et rejoint la vallée de la Mimente que le GR70 va suivre jusqu'à Cassagnas durant les 16 kilomètres de randonnée sans grand dénivelé à travers la châtaigneraie pour commencer puis sur le tracé d'une ancienne voie ferrée après Saint Julien d'Arpon. Dans un décor entre les falaises schisteuses et les eaux vives de la rivière, j'emprunte la plate forme et les ouvrages d'art, ponts et tunnels, de l'ancienne voie ferrée. La construction de cette voie se déroula de 1906 à 1909 : ce fut une épopée de travail, un grouillement d'hommes avant la Première Guerre mondiale qui allait opérer dans la jeunesse du pays une terrible saignée. La ligne fut fermée en 1968. Il ne reste que le chemin et les admirables ouvrages de pierres,  témoins du début du XXème siècle.

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  • Cette demi étape longue de 12 km me conduira de Pont de Montvert (875m) au col du Sapet (1080m) en passant par le Signal du Bougès (1421m). Magnifique étape une nouvelle fois, surtout en suivant la ligne de crêtes. Vue sur les Cévennes : « Un véritable dédale  de montagnes bleues à perte de vue » (Stevenson) Je rencontre 3 randonneurs qui font l'étape dans l'autre sens chargés comme des mulets ! Moi, je n'ai que mon petit sac à dos, la voiture suiveuse emporte tous les bagages. Quelle veine ! D'ailleurs, la conductrice de la voiture (mon épouse) conduit une personne de 77 ans rencontrée à l'office de tourisme de Pont de Montvert. Geneviève vit à Paris et chaque année  marche sur les pas de Stevenson durant 2 ou 3 étapes. Mais à Pont de Montvert, le train ne passe pas, il faut aller à Florac notre prochaine ville étape. Elles profitent de l'après midi libre pour aller voir le château de Grizac, lieu de naissance du Pape d'Avignon, Urbain V et pour visiter un gîte à Mijavol en prévision d'une étape l'année prochaine pour Geneviève. Les Gr 68 et 72 passent au col du Sapet (Tour du Mont Lozère et du Causse Méjean)

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  • « Avec ses maisons, ses ruelles, son lit de rivière étincelant, le Pont de Montvert avait un air méridional indescriptible », déclarait Stevenson. Ceux qui y vivent peuvent confirmer l'influence méditerranéenne sur le climat et les pluies diluviennes de l'automne.  Le village aux 3 ponts sur les 3 rivières : le Tarn, le Rieumalet et le Martinet comptait 1500 habitants en 1860, et maintenant 300 âmes sont recensées. Pourtant, le touriste pourrait être surpris par de tels chiffres tellement les rues sont noires de monde en été. Il faut dire que les habitants ont réalisé des structures d'accueil et de découverte dont l'Ecomusée dans la « maison du Mont Lozère » et des sentiers de découverte...
    Pont de Montvert a été le théâtre de l'assassinat de l'Abbé du Chayla, le représentant du pape dans ce pays protestant, le 24 juillet 1702.  Une soixantaine de personnes descendent vers Pont de Montvert et demandent de délivrer leurs frères retenus prisonniers par l'Abbé. Ils défoncent la porte et quelques prisonniers s'échappent. Puis, la maison est mise à feu et les Camisards tuent l'Abbé sur le pont. Les troupes poursuivent les Camisards, en capturent certains (dont Esprit Séguier)  et les exécutent sur ce même pont. C'st ainsi que commence la guerre des Camisards, laquelle durera deux ans. Stevenson en connaissait l'histoire, ce qui l'attirait dans les Cévennes, le lieu de cette guerre

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