• Voici un extrait du Journal de route en Cévennes de Stevenson, à propos de cette étape de 12 km.


    "Il faisait une chaleur torride dans la vallée, le soleil dardait d'aplomb sur mes épaules. Il n'y avait pas de vent, et je dus peiner avec mon bâton, si obstinément que la sueur me coulait dans les yeux. Aussi toutes les cinq minutes le chargement, le panier et la houppelande penchaient affreusement d'un côté ou de l'autre. Je devais arrêter Modestine au moment où je lui avais fait prendre une bonne allure d'environ deux milles à l'heure, pour tirer, pousser, équilibrer et ajuster la charge. Et voilà qu'enfin à Ussel, la selle et tout le reste, tout mon barda, se retourne et s'affale dans la poussière sous le ventre de l'ânesse. Sans en être plus heureuse, elle s'arrêta et parut esquisser un sourire, et un groupe de gens, un homme, deux femmes et des enfants qui s'approchèrent en forme de cercle, l'encouragèrent de l'exemple. J'eus un mal du diable à remettre tout cela d'aplomb, et dès que j'eus fini, sans une hésitation, tout s'écroula et retomba de l'autre côté. Jugez si j'avais chaud ! Et personne ne m'offrit de m'aider. (...)



    Je dus simplement me contenter du paquetage pour Modestine, ce qui me laissa,pour bagage à porter : une canne, une gourde, une vareuse aux poches lourdement chargées, deux livres de pain noir, un panier découvert rempli de victuailles et de bouteilles. Je peux dire, je le crois, que je ne suis pas sans grandeur d'âme, car je ne reculais pas devant cet infâme fardeau. Le ciel sait comment je disposai ce fardeau pour le rendre transportable en douceur"


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  • Du Monastier, le sentier gagne la vallée de la Gazeille, jalonnée d'anciens moulins, pour remonteer sur la plateau, d'où émergent quelques cônes au sommet arrondi (altitude moyenne de 1150 m), anciens volcans aux formes usées. Après Saint Martin de Fugères, où Stevenson s'arrêta, la descente sur Goudet offre de jolies vues sur la rive gauche de la Loire, aux gorges très abruptes. Les 10 premiers kilomètres viennent d'être parcourus...


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  • Ce petit village occupe un site étonnant sur un éperon rocheux surplombant les gorges sauvages de la Loire, à l'endroit où celle-ci s'incurve et creuse son lit en direction du Puy en Velay. Dressé au sommet du bourg, dans un spectaculaire paysage d'antédiluviennes coulées de lave, le château bâti en roche basaltique entre le XIIe et le XIVe siècle est aujourd'hui en ruine, mais il offre un point de vue vraiment exceptionnel

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  • Notre périple va débuter à Monastier sur Gazeille,  le lieu même qui vit arriver un Ecossais de 28 ans en août 1878, un peu bohème mais très distingué, un peu ironique mais « pas fier ».


    Si Stevenson y demeura 1 mois pour préparer son voyage qui devait le conduire à St Jean du Gard en passant par Langogne et Florac, nous, nous ne resterons qu'une journée, le temps de voir la stèle marquant le point de départ de l'écrivain aventurier, près de l'église St Jean qui mérite une visite : couverte de lauzes, elle a été restaurée et on y a découvert des fresques du XVIème siècle. Nous partons ensuite visiter l'église Saint Chaffre du nom du second abbé de l'abbaye bénédictine très importante qui rayonna sur tout le midi de la France à partir du Vème siècle. Cette église a sa façade polychrome riche en décors sculptés et en teintes très chaudes. L'intérieur est du style roman bourguignon. Au château, proche de l'église, nous visitons un premier musée dans les 6 salles : il présente tout ce qui concerner  la vie rurale d'autrefois en Velay., ainsi qu'un mémorial de Stevenson. Un autre petit musée chez un particulier nous attire, nous y passons un bon moment. Nous avons même le temps faire un petit tour autour de Monastier et de revenir en traversant  la rivière.


    Notre premier soir se passe en terrain de camping  (le moulin de Savin) sous notre toile de tente, un peu frisquet le matin à  la mi juin. A la veillée nous tapons la belote avec le seul couple de retraités du terrain. Après une bonne nuit, c'est le départ pour la première étape de 10 km jusqu'à Goudet (785m).


    Du Monastier (930m), le sentier gagne la vallée de la Gazeille, jalonnée d'anciens moulins, d'où émergent quelques cônes au sommet arrondi (altitude moyenne de 1150 m), anciens volcans aux formes usées. Après Saint Martin de Fugères (1000m), où Stevenson s'arrêta, la descente sur Goudet offre de jolies vues sur la rive gauche de la Loire, aux gorges très abruptes. La matinée est magnifique et nous prenons le pique nique près du terrain de camping non ouvert en ce 14 juin. Heureusement, une chambre d'hôtes nous attend pour le soir chez Mr  et Mme Massebeuf, très accueillants. En attendant, nous partons en voiture visiter l'un des plus beaux villages de France au bord de la Loire à environ 10 km de Gaudet : Arlempdes et son château, le premier château du bord de la Loire.


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    Le 22 septembre 1878, le jeune écrivain écossais Robert Louis Stevenson part à pied du Monastier sur Gazeille (Haute Loire) avec l'ânesse Modestine, 12 jours, 220 km et beaucoup d'aventures plus tard, il arrive à St Jean du Gard. Son journal de route, publié en 1879 sous le titre de Voyage avec un âne dans les Cévennes, est lu et aimé par des générations de lecteurs de même que l'Ile au Trésor et Le cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde.


    Aujourd'hui, les traces de Stevenson sont suivies avec bonheur par de nombreux randonneurs, avec ou sans âne. En 1994, l'association " Sur le Chemin de R.L. Stevenson " est née : son but est de promouvoir et faire vivre cet itinéraire à travers un réseau solidaire d'acteurs touristiques. Les Relais Stevenson proposent hébergement, restauration, location d'ânes, accompagnement de randonnées, etc... Ils ont tous un point commun : ils sont sur, ou à proximité, du sentier Stevenson (GR70) et ils travailletnt ensemble pour offrir un véritable produit de qualité dans un cadre naturel magnifique.


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